L’un de nos moments préférés lorsqu’on part en road trip, c’est de partir à la rencontre des animaux dans la nature, dans leur habitat naturel.
C’est une journée dont on se souviendra longtemps! L’excitation était au rendez-vous, la petite crainte d’avoir le mal de mer aussi mais on avait tellement hâte de vivre cette expérience qui allait peut-être nous permettre de voir des baleines! Peut-être parce que comme je l’ai dit plusieurs fois, aucune certitude de rencontrer les animaux et c’est aussi ce qui nous plaît. Se dire qu’ils sont les seuls maîtres dans cette histoire! On met une importance particulière à ce détail et ce n’est d’ailleurs pas toujours simple de trouver un bon moyen de pouvoir faire ce genre de sortie, ne voulant pas être trop intrusif pour les animaux, voulant être au maximum respectueux.
Après plusieurs recherches, on a définitivement exclue la sortie en bateau qui peut accueillir des centaines de personnes. Le top aurait été le canoë kayak mais la saison et notre condition physique, il faut le dire, ne nous le permettait pas vraiment. On a donc opté pour un petit zodiac de 12 personnes maximum avec les croisières Essipit.
Direction donc « Les Bergeronnes » entre Tadoussac et Essipit. Pour rejoindre ces villes de l’autre côté du Saint-Laurent, lorsqu’on arrive de Québec, il nous a fallu emprunter un ferry, gratuit, pendant une dizaine de minutes. Une traversée relativement rapide donc. Tout est bien orchestré! Prévoyez une marge puisque même si la traversée est relativement rapide, vous serez plusieurs à vouloir la faire (dont des bus touristiques, ce qui permet moins d’accueil sur le ferry). La priorité est naturellement donnée aux habitants.
Une fois la rive traversée, nous voilà partis vers notre point de rendez-vous. La croisière était prévue à 14h mais nous devions arrivés 45 minutes avant, le temps de recevoir les consignes, nous habiller chaudement et en toute sécurité. Là encore tout est bien organisé, l’accueil est chaleureux. On a un peu pris peur en voyant le nombre de personnes présentes sur le quai. En fait, plusieurs zodiacs partaient en même temps, trois au total. Ce qui fait tout de même pas mal de personnes que l’eau…et c’est ce qui m’a, à un moment, dérangé. Je vous explique tout après.
Une fois beaux comme des camions on peut prendre le large, avec cette petite boule au ventre, ces petits papillons à la hauteur de notre excitation de partir à la rencontre de ces géants des mers. Rien que me remémorer cette journée, les gazouillis dans le ventre reviennent.
Nous n’avons pas mis longtemps avant d’apercevoir des petites têtes sortir de l’eau…celles de phoques! Ils sont là, stoïques, à peine voyants tellement leurs corps se fondent avec la couleur du fleuve. Puis les bélugas n’ont pas tardé non plus à faire leur apparition. Cette espèce de mammifères tellement mignonne, avec leur blancheur si pure et belle nous a subjugués. On comprend très vite que ces animaux sont sociables et joueurs mais étant une espèce protégée, le zodiac prenait systématiquement de la distance lorsque les bélugas venaient vers nous. Un bon point pour le respect de l’espèce et même à distance nous avons pu les observer et les admirer.
La ballade continue, on scrute l’horizon à l’affût d’un signe présageant la présence de baleines. On admire le panorama si beau, si paisible. Et vient ce moment, cet instant magique où l’on aperçoit puis entend le souffle impressionnant d’une baleine. En fait, ce n’est pas si facile de vous retranscrire le moment, les sentiments ressentis sont si particuliers et propres à chacun de nous quatre. Mais je dirais que nous avons tous eu cette réaction, presque instinctive, de sourire jusqu’aux oreilles, de s’extasier à coups de « Waaouh ». Une émotion intense face à cet animal impressionnant, beau, imposant, serein. On profitait de chaque seconde, tout en espérant qu’il prenne son temps avant de reprendre le large.

Nous en avons vu un, puis deux, puis plusieurs. Pourtant, à chaque fois la magie opérait. Ils s’approchaient plus ou moins de l’embarcation, nous montrait parfois leurs nageoires, parfois non, se contentant simplement mais parfaitement de venir respirer à la surface. Finalement, nous ne voulions pas plus. Pouvoir les observer était déjà un beau cadeau. C’est fou de voir que face à eux, face à ce spectacle, on fait le vide, on oublie tout et on se contente d’être là, de profiter du moment présent. Le sentiment de liberté ressenti est exceptionnel.
Après deux heures sur l’eau, si petits, il est temps de rentrer, des souvenirs mémorables plein la tête! Le retour a été, énergique! Pour ne pas dire désagréable. Le vent s’était un peu levé, l’eau était un peu plus agitée mais c’est aussi et surtout parce que notre chauffeur avait un peu trop poussé les gaz pour pouvoir rentrer au quai! L’autre moment « désagréable » pour moi, c’était lorsque, à la toute fin de l’excursion, les trois zodiacs étaient soudainement très proches pour pouvoir s’approcher du dernier « banc » de baleines. Ce qui m’a fortement déplu c’est que cela donnait l’impression que nous étions là, à encercler ces animaux qui n’avaient finalement rien demandé. Soudainement, c’est comme si on les forçait à rester là pour que nous, humain, nous puissions les voir encore un peu quelques secondes de plus. Ce n’était absolument pas nécessaire, on avait déjà tellement eu l’occasion de les voir, de les observer…C’est le petit goût amer de cette sortie mais bien fort heureusement, ce comportement ne s’est produit que quelques secondes sur les deux heures.
On aura pu observer des bélugas, des rorquals à bosses, des rorquals communs, des phoques et des marsouins. On s’estime chanceux du spectacle vécu!
Infos pratiques
La croisière choisie avec vacances Essipit n’était possible que jusqu’au 14 octobre. C’est la fin de la saison pour la plupart des « agences ». Nous avons fait une excursion sur un pneumatique pouvant accueillir 12 personnes au maximum et avons payé pour nous quatre 236$ CA soit 59$ par personne (environ 39€), pour deux heures de croisière. Les combinaisons sont fournis mais habillez-vous chaudement. Nous n’avons pas eu froid, malgré les petites températures et pas trop de mal de mer (mais nous avions pris de l’homéopathie en prévision, la veille et le jour J).
Cette journée exceptionnelle s’est terminée au village d’Essipit, chez les « Innus de la rivière aux coquillages », autochtones d’Essipit. Il faut savoir que les autochtones représentent 1% de la population du Québec et sont répartis dans 55 communautés.
Nous avions réservé un petit chalet offrant une vue magnifique sur le fleuve. On reste donc dans cette ambiance si paisible. L’habitation n’a pas de chichi, c’est minimaliste mais efficace. Clairement, on y vient pour le cadre. Voyez plutôt!
La fin de cette parenthèse enchantée s’est fermée mais elle a laissé place à bien d’autres belles découvertes et beaux moments! Ce petit coin méritait que l’on y reste plus d’une nuit mais ce n’a pas été possible…pour cette fois en tout cas!

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